Epoque Romaine et grecque Les grecs anciens et les romains jouaient déjà à un jeu
proche de la pétanque, avec des pierres rondes pour les premiers (les " sphéristiques ") ou des
boules en bois cerclées de fer pour les seconds. Les grecs privilégiaient la force en envoyant
leurs boules le plus loin possible. Les romains, eux, préféraient l'adresse. Ils sont, en
quelque sorte, les inventeurs du "but" ou "cochonnet".
Epoque barbare et Moyen-Age Avec les invasions barbares, le jeu de boules s'endort...
pour mieux se réveiller au Moyen Age. A cette époque, les joueurs de boules sont appelés les
"bouleurs". Le jeu connaît un tel succès que, au XIVème siècle, Charles IV, puis Charles V
l'interdisent ! Les souverains préfèrent que leurs sujets s'entraînent à des exercices plus
utiles comme le tir à l'arc. Pourtant, au début du XVIème Siècle, les joueurs de boules trouvent
grâce aux yeux du pape Jules II. ésireux de faire du Saint-Siège la première puissance
italienne, il mobilise les meilleurs bouleurs de son état. Regroupés en une redoutable compagnie
de lanceurs de pierres, ils s'illustrent brillamment contre les français, les vénitiens et les
espagnols.
Les boules de retour d'Italie Avec les guerres franco-italiennes, le jeu de boules
revient en France. Rabelais lui-même dit :"Il n'y a point de rhumatisme et d'autres maux
semblables que l'on ne puisse prévenir par ce jeu: il est propre à tous âges, depuis la plus
tendre enfance jusqu'à la vieillesse".Le jeu de boules prend alors de plus en plus d'ampleur. La
France et l'Italie sont à l'avant garde et, déjà, des différences apparaissent. En France, les
traditionnelles boules en bois se couvrent de clous alors qu'on les vernit dans la péninsule. En
1629, nouveau coup d'arrêt : devant la concurrence des boules, les fabricants de paumes (ancêtre
du tennis) complotent et obtiennent l'interdiction du jeu de boules.Une interdiction suivie de
bien peu d'effet : on continue de jouer aux boules, à l'abri des regards, en particulier dans
les monastères. Ce sont d'ailleurs les moines qui construisent les premiers boulodromes couverts
! Finalement, l'interdiction est levée quelques années plus tard.
Les boules à marseille En 1792, à Marseille, une partie de boules fait... 38 morts!
Il ne s'agit ni d'une galéjade marseillaise, ni d'une contestation de point ! En fait, la partie
se disputait dans un couvent où étaient entreposés des barils de poudre et les soldats
utilisaient des boulets de canon en guise de boules à jouer! André-Marie Ampère, éminent
physicien et mathématicien, lui, y joue aussi mais avec des boules normales, c'est-à-dire,
cloutées. Il se frotte d'ailleurs certainement au jeu provençal, que l'on pratique dans le Midi.
Selon l'usage, les joueurs font quelques pas de course pour lancer leur boule avec élan.
Naissance de la pétanque Ce n'est qu'en 1907 que naît le jeu sans élan, la véritable
pétanque. Son nom vient du provençal "pèd tanco", c'est-à-dire "pieds joints". On joue sur un
terrain plus court et le joueur lance sa boule sans élan, à partir d'un cercle tracé au sol. La
formule a du succès et, dès 1908, le premier concours officiel est créé à La Ciotat, petite
ville à l'est de Marseille. Quelques années auparavant, en 1904, un alsacien du nom de Félix
Rofritsch avait fabriqué ses premières boules cloutées dans son atelier de la rue des Fabres,
dans le centre de Marseille. C'était le début de la grande aventure de La Boule Bleue. Mais il
existe un grand nombre de jeux de boules, en France et à l'étranger. Au fil du temps, on
retrouve plusieurs jeux d'adresse pratiqués de par le monde avec des boules en pierre, en argile
ou en bois ou soumis à des règles différentes de celles de la pétanque, tels le jeu lyonnais, la
boccia, le green bowls, etc.